La principale société sucrière du Burkina Faso, la Nouvelle société sucrière de la Comoé (SN-SOSUCO), vient de mettre les clés sur la porte pour une durée de deux mois au minimum, avec tous les employés mis au chômage technique a annoncé la direction générale de la société dans un communiqué. Cette décision fait suite à une série de contestations des travailleurs depuis février qui ont incendié deux villas des cadres de la société pour exprimer leurs mécontentements. Privatisée depuis 1998, la SN-SOSUCO vit une tension qui a abouti, le 28 août 2010, à une première grève des travailleurs, suite à l’application d’un nouveau statut du personnel. Pour le secrétaire général du comité de la Confédération générale du travail du Burkina (CGTB), section SN-SOSUCO, Abdoulaye Tiala, cette situation est imputable à l’application d’un nouveau statut du personnel par la direction générale de la société sans en informer les délégués du personnel et des responsables syndicaux. Pendant que le directeur général adjoint de la société, Moctar Koné estime que l’ancien statut était obsolète et ne pouvait plus régir une société privée moderne, les syndicats indiquent que l’application du nouveau statut a fait redescendre des travailleurs au premier échelon de leur catégorie, et une partie du salaire de base est désormais considérée comme sursalaire. En outre les travailleurs condamnent également la nouvelle politique de départ forcé à la retraite dont-ils sont victimes. La SN-SOSUCO compte tout de même plus de 3 700 travailleurs, dont 1 456 permanents, et représente une masse salariale de plus de 3, 9 milliards de FCFA (8,4 millions de dollars) par an et participe notamment aux ressources fiscales de l’Etat burkinabé à hauteur de 3 milliards de FCFA (6,5 millions de dollars) par an.