Dans un communiqué publié ce mercredi à Cotonou, la Cour Constitutionnelle béninoise, a estimé que le relèvement de 25% du salaire des agents du ministère des Finances du Bénin accordé par le président Yayi Boni, est une violation de la constitution. En effet, selon la Cour constitutionnelle, en vertu de la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples, « l’Etat assure à tous l’égalité devant la loi sans distinction d’origine, de race, de sexe, de religion, d’opinion politique ou de position sociale », la revalorisation des traitements indiciaires des agents du ministère des Finances serait ainsi une violation des lois. Elle annonce donc un rejet du décret de revalorisation salariale à cause de son caractère discriminatoire. De plus cette revalorisation salariale ne faisant pas partie du budget 2011 de l’Etat, l’instance suprême s’inquiète des répercussions que son extension aux autres fonctionnaires de l’Etat aurait sur les Finances publiques. Une éventuelle extension à l’ensemble des fonctionnaires augmenterait la masse salariale du pays à 284,1 milliards FCFA ( 618 millions de dollars) avec de fâcheuses conséquences sur la coopération avec le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. On rappelle que cette mesure fut prise suite à la série de grèves répétées qu’avaient organisées les agents du ministère de l’Economie et des Finances dans le but de paralyser le fonctionnement régulier des institutions de la République. Comme on pouvait s’y attendre les agents de 24 autres ministères ont eux aussi entamé depuis deux semaines des grèves de 72h par semaine pour réclamer les mêmes avantages que leurs homologues du ministère des finances.