Le groupe anglo-néerlandais Shell vient de conclure un contrat de cession de sa succursale du Kenya devenant ainsi le dernier d’une longue liste des firmes pétrolières ayant quitté le pays durant cette dernière décennie. Cependant le marché pétrolier kenyan reste dominé par des capitaux étrangers parce que les entreprises locales sont incapables de mobiliser des ressources pour l’acquisition.
Le Kenya avait en effet une cinquantaine d’entreprises agréées de commercialisation du pétrole, mais la majorité du marché (86%) était contrôlée par les multinationales occidentales. Parmi ces multinationales, seules KenolKobil et Total Kenya ont en encore un pied sur le marché national.
Les firmes pétrolières occidentales justifient leurs décisions par le fait que les autorités publiques n’ont pas suffisamment entrepris des mesures pour encourager la rentabilité dans ce secteur. Bien au contraire elles se sont distinguées dans le contrôle des prix de pétrole, créant ainsi un climat des affaires douteux.
En réalité, le gouvernement négocie avec des compagnies le « prix du carburant à la base » décrit comme le coût réel de l’importation d’un litre de carburant ramenant la marge des grossistes à 6 Shillings (0,06 dollars US) par litre d’essence, et celle des détaillants à 3 shillings (0,03 dollars US) par litre de carburant. Face à cette politique, Shell et beaucoup d’autres firmes ont trouvé mieux de céder leurs actions kenyanes.
La société étatique pétrolière, la « National Oil » se voit donc dans l’obligation d’acquérir suite aux départs des multinationales, certaines stations pour équilibrer la situation. Sa part de marché a atteint de ce fait plus de 5%, mais elle est appelée à investir dans les activités d’exploration pour conquérir suffisamment l’espace économique.