Les premières exportations du pétrole kenyan devront attendre encore trois mois, faute de consensus entre les différents acteurs impliqués, notamment sur le partage des dividendes attendus des ventes de l’or noir.
Avant même que ses revenus ne tombent dans les caisses de l’Etat Kényan, gouvernement, communauté locale et comtés se disputent déjà sur la part qui devrait revenir à chacun.
Initialement, la communauté locale devait toucher 5% des revenus pétroliers, le comté 20% et le gouvernement central 75%. Mais la communauté locale vient de changer d’avis, et réclame désormais 10%.
« Nous ne voulons pas commencer les exportations sans être certains du partage des revenus (…) nous commencerons les exportations après les élections, quand nous aurons un Sénat pour légiférer », a déclaré à la presse, le ministre kenyan de l’Energie, Charles Keter, qui fait allusion aux élections générales qui sont prévues pour le 8 août au Kenya.
La découverte de pétrole en Afrique de l’Est est récente. Au Kenya, c’est en mars 2012 qu’a été annoncée cette découverte par la société britannique Tullow, près de Lokichar dans la région du Turkana.
La production de brut kényan n’atteindra son rythme de croisière qu’après la construction, au plus tôt en 2021, d’un oléoduc de près de 900 km qui doit relier un port en construction à Lamu (est) et permettre de transporter environ 100.000 barils par jour jusqu’à l’océan Indien.
Mais le Kenya a prévu pour ce mois de juin, le lancement d’un « programme pilote » de deux ans, pour acheminer par la route quelque 2.000 barils par jour jusqu’au port de Mombasa, à plus de 1.000 km de Lokichar.
Même si le gouvernement affirme que le « programme pilote » sera rentable, des experts avaient indiqué en mars dernier, que l’opération serait déficitaire en raison du faible volume des exportations par la route et de la baisse des prix du pétrole.