Annoncée pour 2020, la monnaie unique de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) devra attendre encore une dizaine d’années. C’est ce qu’a annoncé hier, le président de la commission de la CDEAO, Marcel de Souza, à l’issue d’une audience avec le Chef d’Etat nigérien, Mahamadou Issoufou.
Pour le Président de la commission de la CEDEAO, « l’analyse des critères de convergence et de visibilité montre qu’on ne pourra pas aller à la monnaie unique à cette date ».Et d’ajouter qu’il va falloir encore « attendre 7 à 10 ans » pour rendre effective la monnaie unique dans l’espace CEDEAO.
Déjà en juin dernier, Marcel de Souza invoquait la non convergence actuelle des économies des Etats membres de la CEDEAO pour justifier l’impossibilité de réaliser la monnaie unique à la date de 2020, fixée comme échéance.
Il avait souligné, dans un communiqué, qu’une économie est convergente « lorsqu’il y a une politique budgétaire coordonnée à la fois avec une politique monétaire et une politique d’endettement… Ce qui n’est pas encore le cas actuellement pour nos Etats, où l’inflation constitue un véritable problème ».
Entre autres contraintes, M. de Souza a évoqué hier, l’entrée du Nigeria en récession depuis décembre 2016, avec un taux d’inflation de 18%, le cas du Ghana également avec un taux moyen de 15%, « deux grandes économies de l’Afrique de l’Ouest face auxquelles, les 8 pays de l’UEMOA réunis et même en bonne santé économique, ne représentent, en termes de PIB, qu’un peu au-dessus de 10% ».
En octobre 2017, un sommet des Chefs d’Etat de la CEDEAO devrait se pencher davantage sur ce sujet de la monnaie unique, pour définir les dispositions à prendre. Au cours de ce sommet, il sera également proposé de confier la politique monétaire aux Gouverneurs des Banques centrales et au Secrétariat de la Commission de la CEDEAO.