L’économie zimbabwéenne a repris du galon ces deux dernières années après toute une décennie de grande crise et d’hyperinflation. Cependant la très controversée politique d’indigénisation (réattribution des mines appartenant aux étrangers et aux blancs zimbabwéens aux populations noires) étouffe la croissance économique, estimée environ à 8 %. Le Ministre zimbabwéen de l’indigénisation Savious Kasukuwere a annoncé ce mercredi 20 juillet 2011 que les sociétés minières étrangères risquent l’expulsion du pays au cas où elles ne se soumettraient pas à la décision gouvernementale de la vente de la majorité de leurs actions à la population locale avant le mois de septembre. Cette nouvelle loi soutenue par le président Mugabe, oblige ainsi toutes les entreprises étrangères ayant un capital d’au moins 500 000 dollars US de vendre 51% des participations aux zimbabwéens noirs au plus tard le 25 septembre 2011. D’après les autorités zimbabwéennes, cette loi vise à créer un environnement favorable des populations autochtones dans les activités économiques et à corriger les déséquilibres créés par le passé colonial. Le Fonds Monétaire International a récemment tiré la sonnette d’alarme en affirmant que la reprise de la croissance dont bénéficie le Zimbabwe pourrait être interrompue si les autorités du pays ne change pas de cadre politique de manière significative. En effet cette loi pourrait décourager les investisseurs étrangers et engendrer des problèmes de liquidités. Les opposants du Président Mugabe ont sévèrement critiqué ce programme d’indigénisation arguant que ce dernier dissuaderait des investissements directs étrangers, qui ont été indispensables dans le rééquilibre économique du Zimbabwe. En dépit de tous ces avertissements le président Mugabe reste sur sa position, oubliant que la même politique d’indigénisation dans le secteur agraire avait conduit il y a quelques années à la plus grande crise économique du pays.