La signature du traité de la Zone de libre-échange continentale (ZLEC) entre les pays de l’Union Africaine (UA), prévue le 21 mars à Kigali (Rwanda), se fera sans le Nigeria.
Le président nigérian, Muhammadu Buhari a indiqué ce dimanche, dans un communiqué, qu’il ne prendrait pas part au Sommet extraordinaire de l’UA prévue à cet effet, parce que « certains actionnaires nigérians ont fait savoir qu’ils n’ont pas été consultés » dans le cadre de ce traité.
En effet, explique le communiqué de la présidence, ces actionnaires nigérians ont quelques réticences quant aux conditions de ce traité, qui vise à intégrer les 54 pays africains dans une zone de libre-échanges commerciaux, et qui ambitionne de regrouper, à terme, les zones régionales commerciales (Communauté de développement de l’Afrique australe -SADC-, Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest -CEDEAO-, etc.).
L’un des plus grands syndicats du pays, le Nigeria Labour Congress (NLC), a fait état de ses craintes quant à une ouverture du marché dans le pays et a demandé à être davantage impliqué dans les négociations. La semaine dernière, son secrétaire général, Ayuba Wabba s’était dit « choqué » par le « manque de consultation dans ce processus », et demandé au président Buhari de ne pas signer le traité.
En reportant son approbation pour cet accord continental, le président nigérian voudrait donc donner plus de temps aux consultations, a précisé le communiqué de la présidence.
Le retrait, au dernier moment, du Nigeria est un coup dur pour la ZLEC, dans la mesure où le pays représente l’un des plus grands marché du continent, avec quelques 190 millions d’habitants.