Le président américain vient d’ordonner la suspension des avantages commerciaux accordés au Rwanda, par la Loi sur la Croissance et les Opportunités de Développement en Afrique (AGOA).
L’administration Trump reproche à Kigali les barrières douanières qu’elle impose aux vêtements et chaussures recyclés américains, ce qui est contraire à l’esprit de l’AGOA, qui revendique la réciprocité des avantages commerciaux entre les pays membres et les USA.
Dans un communiqué du représentant américain du Commerce (USTR), le président Trump estime qu’au lieu de sortir le Rwanda de l’AGOA, une suspension s’avère mieux indiquée, car elle permettra de poursuivre les discussions dans le but d’amener le pays de Paul Kagamé à respecter les exigences de l’AGOA.
Les USA avait décidé de mener une enquête sur le Rwanda mais également sur la Tanzanie et l’Ouganda en mars 2017 à la demande de l’association américaine de textiles d’occasion et recyclés (SMART) qui dénonçait l’imposition de droits de douanes sur les exportations américaines par ces trois pays.
Mais Dodoma et Kampala échappent à la sanction des USA, car ayant déjà pris des mesures pour éliminer les droits de douane prohibitifs sur les importations de vêtements et chaussures d’occasion américains, selon l’USTR.
L’AGOA est un accord commercial mis en place en 2000 sous l’administration Clinton, pour faciliter et réguler les échanges commerciaux entre les Etats-Unis et l’Afrique. Mais pour bénéficier dès ces avantages, notamment les réductions de taxes à l’importation, les pays participants à l’AGOA doivent remplir des conditions concernant les droits de l’Homme, la bonne gouvernance et la protection des travailleurs. Ils doivent aussi s’engager à n’appliquer aucune interdiction douanière pour les produits américains sur leur territoire. En 2017, le nombre des pays éligibles à l’AGOA s’est élevé à 38.