Le gouvernement algérien a réagi ce 18 juin au dernier rapport du Fonds monétaire international (FMI) publié mercredi dernier et dans lequel il critique les choix monétaires de l’Algérie, notamment le recours au financement non conventionnel, communément appelé «planche à billets».
Dans sa note sur la conjoncture économique de l’Algérie, l’institution de Bretton Woods a suggéré entre autres, l’arrêt du financement monétaire dès cette année et proposé un scénario alternatif pour la relance de la croissance en Algérie.
Le FMI recommandait de recourir à un large éventail d’options de financements, notamment l’émission de titres de dette publique au taux du marché, des partenariats publics-privés, des ventes d’actifs et d’emprunts extérieurs pour financer des projets d’investissements bien choisis.
Par le biais de son ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, Alger a rejeté le souhait du FMI de voir l’Algérie aller vers l’emprunt extérieur, estimant que le pays est «souverain», et que le financement non conventionnel demeure l’option choisie.
Le gouvernement algérien est confronté au manque de financement à cause de la chute des prix du pétrole. Et devant les orientations du président Abdelaziz Bouteflika de ne pas recourir à l’endettement extérieur pour financer la commande publique pour relancer la croissance, Alger a fait passer en septembre 2017 devant l’assemblée nationale, un plan d’action décrié par l’opposition.
Ce plan consiste principalement à recourir pour une durée de cinq ans, à la planche à billets pour financer la dette publique et éviter une cessation de versement des salaires des fonctionnaires et des retraités, tout en relançant les projets en souffrance.
Une solution de «facilitation» qui, selon l’opposition, ne fait que retarder l’apparition des effets de la crise, puisqu’elle ne fera que «porter l’inflation à des niveaux élevés, faire reculer le pouvoir d’achat des citoyens et déprécier davantage la valeur de la monnaie nationale».