Le gouvernement de l’Ouganda est vivement critiqué par la société civile, depuis qu’il a imposé une taxe jugée «extravagante» pour l’utilisation des réseaux sociaux, et risque fort d’être contraint de l’annuler dans les jours qui viennent.
Les Ougandais utilisateurs des réseaux sociaux sont obligés de s’acquitter d’une taxe quotidienne de 200 shillings depuis le 1er juillet, avant d’accéder aux applications de discussion WhatsApp, Facebook et Twitter, ainsi que des sites de rencontres comme Tinder ou Grindr.
Le président ougandais, Yoweri Museveni avait défendu ce qu’il appelle «taxe sur les commérages», estimant que les Ougandais ne devraient pas «donner de l’argent à des compagnies étrangères en discutant ou même en mentant» sur les réseaux sociaux.
Mais la pilule a eu du mal à passer au sein de la population ougandaise, où plusieurs voix se sont levées pour dénoncer une «taxe illégale ou encore une restriction de la liberté d’expression».
Devant le parlement ougandais ce mercredi, le Premier ministre Ruhakana Rugunda a annoncé que le président Museveni avait «encouragé de nouvelles discussions» sur cette taxe très critiquée.
«Le gouvernement est maintenant en train de revoir les taxes pour prendre en considération les inquiétudes du public», et un projet de loi révisé sera débattu le 19 juillet au Parlement, a précisé M. Rugunda.
Le premier ministre intervenait après que plusieurs manifestants contre cette taxe, aient été « brutalement » dispersés par la police, qui a fait usage de balles réelles et de gaz lacrymogène. La foule a riposté en lançant des pierres. Aucun bilan n’a été établi pour le moment.