La Mauritanie s’est dite «trahie» par les Etats-Unis d’Amérique, qui ont récemment décidé de l’exclure de la «Loi sur la croissance et les perspectives économiques en Afrique (AGOA)», un programme destiné à accroître les échanges commerciaux entre les États-Unis et les pays africains éligibles.
Comme mobile de cette exclusion qui prend effet à compter du 1er janvier 2019, Washington reproche à Nouakchott des «pratiques de travail forcé et l’esclavage moderne».
«En outre, le Gouvernement mauritanien continue à limiter la capacité de la société civile à travailler librement pour résoudre les problèmes liés à la lutte contre l’esclavage», indique le décret signé par le président Donald Trump.
«Cette décision est une trahison des relations d’amitié entre les deux pays et une négation de nos efforts dans le domaine» de l’éradication des pratiques esclavagistes, a déploré sur son compte Twitter, le porte-parole du gouvernement mauritanien, Sidi Mohamed Ould Maham.
Selon lui, cette décision traduit le faible intérêt qu’accordent les Etats-Unis à leurs échanges commerciaux avec la Mauritanie, dont le volume est en réalité assez faible.
Les statistiques officielles à Nouakchott indiquent que la Mauritanie a importé en 2017, près de 80 millions d’euros de marchandises américaines et exporté vers les Etats-Unis pour une valeur globale de 1,33 million d’euros.
«M. Trump aurait-il pris cette décision s’il s’attendait à un contrat de vente d’armes de 110 milliards de dollars avec nous ?», a ironisé Sidi Mohamed Ould Maham dans son tweet, faisant allusion au montant des commandes militaires saoudiennes évoquées par le président américain, pour expliquer sa réticence à suspendre les ventes d’armes à Ryad après le meurtre du journaliste saoudien Jamel Khashoggi dans le consulats saoudien à Istanbul en Turquie.