Le Nigeria vient d’annoncer avoir déposé une nouvelle plainte devant un tribunal de Londres contre les groupes pétroliers Shell et Eni, qu’il accuse de corruption dans l’acquisition d’un marché en 2011. Cette affaire faisait déjà l’objet d’un procès à Milan, en Italie.
Dans un communiqué cité hier par l’agence de presse anglaise «Bloomberg», Abuja estime que l’argent dépensé par ces groupes en 2011 pour acquérir un permis d’exploration pétrolière dans le Golfe de Guinée a été détourné en pots-de-vin. Des accusations que les intéressés ont toujours niées.
Le gouvernement nigérian les prend également en partie responsables du fait que des «responsables nigérians corrompus» se soient servis de ce paiement d’un montant total de 1,1 milliard de dollars à des fins d’enrichissement personnel. Un montant que le pays entend donc récupérer, à travers sa plainte.
Dans une déclaration ce jeudi, le groupe pétrolier Shell a indiqué qu’«il ne serait pas approprié pour nous de commenter les nouvelles plaintes qui ont été faites par le Nigeria», puisque l’affaire est devant le tribunal de Milan en Italie.
Pour le porte-parole du groupe, «il n’y a pas matière à poursuites», si l’on se fonde sur «le dossier du procureur de Milan et les informations et faits disponibles ».
Une juge de Milan a prononcé en septembre dernier, les deux premières condamnations dans ce dossier de corruption présumée, infligeant quatre ans de prison à deux personnes considérées comme des intermédiaires.
Mais les deux prévenus avaient été jugés en dehors du grand procès impliquant le groupe pétrolier italien Eni et le géant anglo-néerlandais Shell.