Au courant de la semaine dernière, le gouvernement tanzanien a décidé de réquisitionner toutes les sociétés de commercialisation des produits pétroliers. Pour cause, celles-ci protestaient contre la baisse de 9,17 % des prix à la pompe, laquelle était récemment entrée en vigueur sous l’instigation de l’Autorité de Régulation de l’Energie et des Ressources en Eau (EWURA), instance qui gère le secteur dans le pays. Un bras de fer à l’issue incertaine.
Les effets du sevrage en hydrocarbures se faisaient sentir partout en Tanzanie, que ce soit dans les grands centres urbains comme Dodoma ou Dar-es-Salaam ou dans les localités des provinces, évidents par la difficulté de circulation des personnes et des biens. C’est pourquoi le ministre de l’Energie, M. William Ngeleja, a défendu, devant l’Assemblée Nationale, le recours à la réquisition des stations-services pour redynamiser une économie sérieusement perturbée par cette crise énergétique. La mesure concerne en particulier les quatre distributeurs majeurs, BP, Camel Oil, Engen et Oilcom. En cas de refus d’obtempérer, les récalcitrants pourront se voir retirer leur licence d’exploitation comme sanction. De leur côté, les pétroliers visés estiment qu’au prix fixé par l’EWURA, ils vont commercer à perdre.
Il n’est pas surprenant que cette crise ait déjà engendré une économie parallèle. En effet, du fait de sa rareté, le carburant, qui devrait légalement se céder contre 2000 shillings tanzaniens (1,33 dollar américain) par litre, se vend au double de ce prix sur le marché noir.