L’Afrique du Sud a annoncé ce lundi être dans l’incapacité de venir en aide à son voisin, le Zimbabwe, qui avait sollicité d’elle un prêt de 1,2 milliard de dollars.
L’enveloppe sollicitée était destinée à aider le pays d’Emmerson Mnangagwa à faire face à une sérieuse crise économique, caractérisée par un important manque de liquidités.
«L’Afrique du Sud n’a pas ce genre d’argent», a malheureusement répondu Pretoria, par la voix du porte-parole du Trésor national, Jabulani Sikhakhane.
Après plus de vingt ans de règne sans partage, l’ex-président Robert Mugabe a laissé un zimbabwéen à l’agonie économiquement. Son successeur, Emmerson Mnangagwa et son équipe doivent donc relever un défi socio-économique de taille, malgré des conjonctures très difficiles.
Une récente hausse des prix du carburant a déclenché la colère des Zimbabwéens, des syndicalistes et de l’opposition, qui sont descendus dans la rue la semaine dernière pour protester contre cette hausse.
Leurs manifestations ont été violemment réprimées par les forces de l’ordre, accentuant la tension sociale dans le pays, ce qui a contraint le président Mnangagwa à écourter une tournée qu’il effectuait à l’étranger à la recherche d’investissements.
En 2009, le Zimbabwe avait abandonné sa monnaie, le dollar zimbabwéen, au plus fort de la crise économique qui a affaibli cette devise nationale en chute libre à cause de l’hyperinflation.
Elle a tour à tour laissé place à des devises étrangères, dont le Rand Sud-africain, le Yuan chinois, le Yen japonais et récemment le dollar américain, qui étrangle l’économie du pays.
Mais Harare a récemment annoncé qu’elle avait «bien avancé» dans les efforts pour rassembler «suffisamment de devises étrangères» et qu’elle allait relancer sa propre monnaie au cours de cette année 2019.