Plus d’un après avoir quitté l’initiative pour la transparence sur les industries extractives (ITIE), le Niger a officiellement manifesté mercredi sa volonté de réintégrer cette norme internationale qui vise à assurer une meilleure transparence dans la gouvernance des industries extractives.
En marge d’un forum sur les enjeux et défis du secteur des industries extractives tenu à Niamey le 23 janvier, le premier ministre nigérien, Brigi Rafini, a «solennellement» annoncé la décision de son gouvernement de «reprendre sa place au sein de l’ITIE international». Décision saluée par l’ITIE par la voix de son secrétaire exécutif adjoint, qui a formulé le souhait que le processus de ce retour aboutisse avant sa conférence internationale, prévue en juin prochain à Paris.
Le 12 novembre 2017, le Niger avait annoncé son retrait l’ITIE, qui l’avait suspendu quelques jours plus tôt pour «progrès insuffisants», notamment en matière de «divulgation des contrats» et pour le «non-respect de publication des données» sur les versements de dividendes au profit des zones minières. Il était également reproché à Niamey «la restriction de l’espace» pour la Société civile, en lien avec des arrestations d’acteurs s’intéressant au secteur minier.
Niamey avait estimé que la décision du Conseil d’administration de l’ITIE de le suspendre était «injuste» et relevait plus d’une «ingérence que d’une vraie évaluation». Le ministre nigérien des Mines, Hassane Barazé Moussa, soutenait à l’époque que cette suspension était liée au fait que le Conseil d’administration de l’ITIE s’est «mêlé à une affaire judiciaire au Niger», en établissant un lien entre l’arrestation de certains acteurs de la Société civile et «l’affaire uraniumgate».
Il s’agit d’une affaire de vente présumée douteuse à travers de multiples intermédiaires d’uranium nigérien, révélée mi-février 2017 dans la presse et dans laquelle un Collectif de la société civile avait déposé une «plainte contre X». Cette vente avait donné lieu à un virement de 319 millions de dollars des comptes, à Paris, d’une société publique nigérienne vers un compte à Dubaï, selon le collectif de la société civile.