Le taux de l’inflation au Soudan a été quasiment divisé par deux sur un mois, s’affichant en janvier à 43,45%, selon des chiffres officiels publiés lundi dans ce pays secoué par un mouvement de contestation déclenché au lendemain de la hausse des prix du pain.
«L’inflation a ralenti à 43,45%, comparé à 72,98% en décembre», a annoncé dans un communiqué l’Agence centrale des statistiques du Soudan, précisant que ce ralentissement «est dû à la baisse des prix des produits alimentaires».
Pendant plus d’un an, l’inflation au Soudan s’est accélérée en continu, en raison de la pénurie de devises étrangères et l’arrêt des subventions gouvernementales qui ont favorisés une hausse des prix des produits de base.
Le triplement du prix du pain en décembre avait déclenché des manifestations à travers le pays, en plein marasme économique.
Devenues quasi-quotidiennes, les protestations se sont transformées en mouvement de contestation contre le président Omar el-Béchir, au pouvoir depuis près de trois décennies. Selon un bilan officiel, 30 personnes sont mortes depuis le début du mouvement.
Human Rights Watch (HRW) et d’autres ONG de défense des droits humains font état de 51 morts et l’incarcération depuis le 19 décembre, de plus de 1.000 manifestants, dont leaders de l’opposition, militants et journalistes.
Au moment où les villes et villages du pays sont secoués par des manifestations antigouvernementales, le président soudanais a promis dimanche 3 février, d’apporter le développement en milieu rural.
S’adressant à des centaines de villageois dans l’Etat du Kordofan-Nord, il a promis de fournir de l’eau potable aux régions rurales «à travers le Soudan» et d’ouvrir un nouvel hôpital dans cette région.
Ce discours, retransmis à la télévision, a été prononcé dans la foulée de l’inauguration d’une nouvelle autoroute de 340 km reliant l’Etat du Kordofan-Nord à Omdourman, ville-jumelle de la capitale Khartoum.
Le chef de l’Etat et d’autres responsables soudanais ont répété que seule une élection pourrait assurer un changement du pouvoir, bien que le président el-Béchir envisage de briguer un troisième mandat lors de l’élection prévue en 2020.