La Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a tenu ce mardi à se prononcer sur le débat en cours depuis un moment déjà sur le franc CFA dont elle est garante.
Ce mardi, devant la presse à son siège au quartier administratif de Lomé, capitale du Togo, la BCEAO n’y est pas allée de main morte, pour répondre aux détracteurs du franc des Colonies françaises d’Afrique, devenu aujourd’hui le franc de la Communauté financière africaine (CFA).
«C’est une monnaie héritée de l’époque coloniale, mais qui a été africanisée», a défendu le Directeur-Togo de la BCEAO, Kossi Ténou, arguant que contrairement aux critiques, le franc CFA est aujourd’hui «une monnaie solide, enviée de par le monde, qui assume parfaitement les fonctions qu’une monnaie doit assurer, en particulier la fonction des réserves de valeurs, et donc de stabilité des prix».
Le franc CFA fait face depuis quelques années à de vives campagnes de répulsion sur le continent africain. Connu pour sa position tranchée sur la question, l’économiste et ancien ministre togolais, le professeur Kako Nubukpo, fait partie des plus grands contempteurs de ladite monnaie.
Dans ses critiques, et à l’instar des autres militants anti-CFA, Nubukpo pointe souvent du doigt la gestion du compte d’opérations de la BCEAO qui est logé au Trésor français et sur lequel 50% des réserves de change des pays de la zone franc sont domiciliées.
«Le dépôt de 50% est un principe. Cela ne voudrait pas dire que l’argent déposé est stocké et est intouchable. Cela fonctionne comme un compte à vue, qui est d’ailleurs rémunéré. A tout moment, nous utilisons l’argent déposé pour faire nos opérations. La contrepartie des réserves est déjà dans nos économies», a répondu Kossi Tenou aux critiques de Nubukpo.
Pour Tenou, les pays utilisateurs de franc CFA sont certes «pauvres», mais il est «complètement faux» de dire que c’est parce qu’ils utilisent le CFA qu’ils le sont.