Les transactions en devises étrangères ne sont plus autorisées au Zimbabwe depuis le 24 juin dernier. Une mesure prise par les autorités locales dans la logique du rétablissement d’une devise nationale.
«A compter du 24 juin, la livre britannique, le dollar américain, le rand sud-africain (…) ou toute autre monnaie ne peuvent plus servir de devise avec le dollar zimbabwéen pour une quelconque transaction», lisait-on dans un communiqué de la Banque centrale du Zimbabwe, dont l’économie est en crise. «En conséquence, le dollar zimbabwéen reste la seule devise autorisée pour les transactions au Zimbabwe», a-t-elle ajouté.
Après une trentaine d’année de règne sans partage du président Robert Mugabe, le Zimbabwe se retrouve aujourd’hui économiquement asphyxié, avec notamment un manque criarde de liquidités, une monnaie en chute libre, une forte inflation et un fort taux de chômage.
Au pouvoir depuis fin 2017, le nouveau Chef de l’Etat, Emmerson Mnangagwa, a promis de relancer l’économie, mais jusque-là, sans résultat. Il a notamment annoncé à plusieurs reprises sa volonté de rétablir au plus tôt fin 2019, une monnaie nationale qu’il avait abandonnée en 2009 pour cause d’hyperinflation, au profit du dollar américain et du rand sud-africain notamment.
Mais les précieux billets verts se sont faits de plus en plus rares, au point d’étrangler l’économie. En 2016, le gouvernement a alors introduit des «bonds notes», des obligations d’Etat de la même valeur que les billets verts. Une option qui a aussi échoué, et l’inflation a repris, provoquant ces derniers mois, le retour des pénuries de produits de base comme le pétrole, le sucre ou la farine.