Le président ivoirien Alassane Ouattara maintient le cap pour le passage du Franc CFA à l’Eco dans l’espace UEMOA, malgré les critiques formulées par des pays anglophones membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Le Nigeria et les autres pays anglophones de la région ont affiché à Abuja leur désaccord avec la réforme du Franc CFA annoncée en décembre et l’avènement de l’éco, dénonçant une décision «unilatérale» du dirigeant ivoirien.
En réaction ce jeudi, le président Ouattara parle d’«une intoxication pure et simple», et qu’il n’y a aucune polémique sur l’avènement de l’Eco, annoncée comme future monnaie unique de la CEDEAO.
«Il n’y a que cinq pays qui se sont retrouvés [à Abuja] sur les quinze de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (…). La majorité des pays n’a pas été à cette réunion. Ce n’était pas une réunion des chefs d’Etat, mais de ministres et de Gouverneurs », a déclaré M. Ouattara, confirmant la «volonté des chefs d’Etat de mettre en circulation l’Eco en 2020».
Mais il évoque cinq conditions à cet avènement de l’Eco, dont le premier est «de réunir les [cinq] critères de performance (…). Pour le moment, il n’y a que quatre ou cinq pays, dont la Côte d’Ivoire, qui remplissent ces critères».
Le Nigeria et ses voisins de la Zone monétaire ouest-africaine (WAMZ) avaient estimé que l’annonce faite en décembre sur l’avènement de l’Eco «n’est pas conforme aux décisions» de la CEDEAO en vue de «l’adoption de l’éco comme nom de la monnaie unique» de toute la région. La WAMZ est composée du Ghana, du Liberia, de la Sierra Leone, de la Gambie de la Guinée-Conakry et du Nigeria.