L’Etat zambien a repris la participation de 75% dans la compagnie Zamtel qu’il avait vendue en 2010 à la société lybienne LAP Green, contrôlée par le régime de Mouammar Khadafi pour près de 257 millions de dollars US, a annoncé la présidence de la république le mardi dernier. Le président zambien Michael Sata, arrivé au pouvoir en septembre 2011, avait promis de revenir sur cette cession qui selon lui, n’était pas conforme à la justice sociale. Il a ordonné le rachat forcé des actions détenues par la compagnie libyenne et la dissolution du conseil d’administration de Zamtel. La décision du gouvernement d’acquérir la participation de ce réseau intervient dans un contexte de révélations sordides dénonçant le cadre de corruption dans lequel la vente a été réalisée. Cette vente a été considérée d’emblée comme entachée d’irrégularités et de corruption en raison de la décision de marginaliser l’agence zambienne de développement dont le rôle avait été usurpé par RP Capital, une société répertoriée aux Îles caïmans. La décision annoncée par le président Sata, est un message clair du gouvernement qui a fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille. Une enquête indépendante a conclu, à juste titre que la vente de Zamtel était clairement un cas de sabotage économique et avait compromis l’intérêt du gouvernement. Depuis son arrivée au pouvoir, l’administration Sata s’est lancée dans une offensive anticorruption sans précédent, limogeant les dirigeants des entreprises publiques soupçonnées de fraude et ordonnant l’ouverture d’enquêtes sur des transactions douteuses.
Toutefois, dans le cas de Zamtel, l’opinion publique espère que le pouvoir en place permettra à la nouvelle structure de fonctionner comme une entreprise viable pouvant éviter d’énormes factures qui restent à payer.