En novembre dernier, le processus de Kimberley autorisait à nouveau la commercialisation des diamants zimbabwéens, jusqu’alors sous embargo pour les graves violations des droits de l’homme commis par l’armée nationale. Les mines diamantifères de Marange au Zimbabwe, considérées comme les plus riches de l’Afrique, avaient en effet été envahies par l’armée qui a expulsé des milliers des mineurs avant de forcer les civils à les remplacer. Selon des groupes de défense de droit de l’homme, environ 200 personnes avaient trouvé la mort et beaucoup d’autres avaient été battues ou violées. La reprise des activités diamantifères du Zimbabwe a été très controversée et a même entrainé le retrait de Human Rights, une ONG fondatrice du processus de Kimberley. Cette décision n’a pas non plus convaincu les Etats-Unis et la maison de courtage Rapaport, qui a demandé à ses adhérents diamantaires de ne pas commercialiser les diamants zimbabwéens. Et pourtant, le retour du Zimbabwe a en quelques semaines bouleversé le marché du diamant, particulièrement le marché indien, puisque c’est en Inde que 80% des pierres sont taillées. Vendus à moitié moins cher que les diamants d’autres régions, les diamants de Marange ont en quelques semaines fait chuter la moyenne des prix de 25%. Au rythme d’un million par mois. Selon Rapaport Group, les importations des diamants zimbabwéens en Inde devraient se monter à 11 millions de carats cette année, soit 10 % de la production mondiale de diamant l’an dernier.
Cette situation devrait tailler des croupières aux géants du diamant comme De Beers qui ont vendu 80% de leur production à l’Inde. Selon Rapaport, la baisse des prix devrait être limitée aux diamants de basse qualité, mais dans un contexte timide de vente mondiale de diamants en ce début d’année.