Dans la perspective de doubler ses exportations en Afrique, le gouvernement argentin a envoyé en Angola une délégation importante conduite par le ministre des relations extérieures Hector Timerman et composée de pas moins de 300 dirigeants et représentants d’entreprises argentines. Cette offensive de grande ampleur prouve à suffisance l’ambition de l’argentine à conquérir le marché angolais qui jusque là était laissé au Brésil, au Portugal et à la Chine. D’après certains analystes cet intérêt pour l’Angola n’est pas totalement soudain. La mission a en effet été annoncée depuis plus d’une année au moment où l’administration de la présidente Cristina Fernandez de Kirchner avait montré son ambition de doubler les exportations. En effet selon les chiffres publiés par le ministère argentin des Relations extérieures, les exportations sont restées faibles et évaluées à 218 millions de dollars en 2011 alors que le Brésil a exporté 800 millions de dollars de bien et services pour la même période. Cette mission de grande envergure en Angola va également permettre l’Argentine de rétablir la balance commerciale. L’Angola constitue un partenaire fiable dans la mesure où cet Etat d’Afrique australe connait une croissance particulière avec sa production pétrolière. Après quatre décennies de guerres qui ont réduit ce pays à l’état de chaos, la croissance a démarré en trombe à partir de l’année 2002, le taux de croissance économique a crû de 9 % en moyenne entre 2002 et 2008, et les prévisions pour les années 2010–2012 sont très optimistes. L’économie angolaise pourrait même devenir la cinquième du continent aux années 2020.
Les investissements en infrastructures, annoncés par l’administration de José Edouardo Santos, devraient créer des besoins importants en matériaux de construction et ciment. L’Argentine a promis dans le cadre sa mission de satisfaire convenablement les demandes angolaises dans ce secteur.