Le dégroupage de la société aérienne du Zimbabwe en deux entités (services d’assistance et service de transport) a été attendu depuis longtemps et devrait être accueilli avec un certain optimisme par les économistes du pays. Le gouvernement a dû accepter d’assumer la dette de l’entreprise dans le cadre des engagements souverains du pays. En proie à d’énormes difficultés financières, Air Zimbabwe avait décidé il y a quelques semaines de suspendre son activité de transport. Après une série de grèves de son personnel en 2011, notamment de la part des pilotes qui réclamaient le paiement de leurs salaires, la compagnie aérienne avait été contrainte de clouer au sol ses avions pour une période indéterminée. Air Zimbabwe était devenue la risée du monde et avait eu besoin d’une désincarcération d’urgence. En effet avec une dette évaluée à 150 millions de dollars US, le transporteur national a été quasiment en faillite. C’est ainsi que la décision de dégrouper Air Zimbabwe est perçue par les économistes nationaux comme une bouffée d’oxygène pour le transport aérien du pays. Encore faudrait-il que le gouvernement et la direction de l’entreprise changent leurs manières de conduire les affaires. En effet les politiciens voyageaient abusivement au détriment de la viabilité de la compagnie. Par ailleurs, malgré la reprise d’Air Zimbabwe, la compagnie devrait faire face à une rationalisation du personnel.
La compagnie reformée devrait être beaucoup plus maigre et gérée sur des lignes strictement commerciales sans ingérence de la part des politiciens. Pour pérenniser cette restructuration, Air Zimbabwe a également besoin d’un partenaire stratégique susceptible d’injecter des capitaux frais. Il a été prouvé qu’une compagnie aérienne ne peut connaitre de succès sans participation privée, quand bien même elle bénéficierait d’une participation de 100% de la part du gouvernement.