Mieux construire en Afrique avec des moyens africains

L’urbanisation avance à grands pas en Afrique subsaharienne. Mais cette avancée ne respecte pas toujours les normes, et cela se ressent sur la qualité et la durée des constructions. En mai 2010, un colloque international sur « l’architecture climatique en Afrique subsaharienne » a été organisé à Ouagadougou au Burkina Faso par le Centre Culturel Français Georges Méliès de Ouagadougou, en collaboration avec l’ordre des architectes du Burkina. L’objectif de ce colloque était double :

Premièrement : aider la société et les décideurs à intégrer les facteurs environnementaux et notamment climatiques dans la conception architecturale. Plus de 160 professionnels et auditeurs libres ont participé au colloque. En promouvant de nouvelles pratiques par la diffusion de références, de recommandations et d’outils d’aide à la conception, les travaux de ce colloque visaient à améliorer la qualité des bâtiments au Burkina Faso et par extension à faire avancer la problématique de l’architecture aux régions chaudes.

Deuxièmement : promouvoir les matériaux de construction traditionnels africains. En effet, les préjugés qui veulent que ce qui est traditionnel et coûte peut-être moins cher est forcément médiocre sont très forts. La majorité des entrepreneurs africains préfèrent toujours les matériaux utilisés dans l’architecture occidentale et dits matériaux de « Haute Qualité Environnementale » (HQE). Selon les participants au colloque, les matériaux traditionnels tels que les blocs de pierre stabilisés ou le banco ont déjà montré leur résistance et leur fiabilité par le passé. Comparativement à certains édifices construits en ciment, certaines maisons construites traditionnellement résistent plus longtemps. Il faudrait donc valoriser les savoir-faire traditionnels africains en renforçant leurs faiblesses.

Le comportement positif auquel chaque citoyen est appelé pour la protection de l’environnement, dans un contexte de changement climatique, appliqué à l’industrie du bâtiment, donnerait un autre visage à l’architecture subsaharienne.