Le kwacha, la monnaie du Malawi, se change suivant deux taux : l’un officiellement établi et l’autre en vigueur dans le marché noir. Un dollar vaut 165 kwacha à la banque centrale tandis que, dans le monde informel, le même montant est échangé contre 300 kwacha. C’est presque le double. Une mission du Fonds Monétaire International, venue en visite au Malawi, a déploré cette situation. Elle a conseillé au gouvernement du Malawi de dévaluer le kwacha. Le taux de change du kwacha malawite devrait être rapproché de celui sur le marché parallèle et devenir flexible, pense le chef de cette mission, Tsidi Tsikata. La dévaluation permettra de contrôler la hausse des prix et de rétablir une activité dynamique du secteur privé, a-t-il ajouté. En outre, le Malawi va gagner des devises étrangères. Les réserves de ces monnaies étrangères sont épuisées actuellement. Malgré tout, le gouvernement du Malawi ne veut pas de la proposition du FMI. Le président Bingu wa Butharika soutient qu’une telle mesure va retomber négativement sur les plus vulnérables. Pourtant, les chiffres du FMI contredisent sa position. La mission a remarqué que le déséquilibre des changes a fait tomber la croissance du pays à 4,5 % en 2011 contre 6,6 % en 2010. Ce problème a eu comme conséquences le manque de pétrole, de médicaments et de fertilisants. En plus, des entreprises ont réduit leurs effectifs.
Les relations entre le Malawi et le FMI ne sont pas bonnes. L’année passée, le FMI avait interrompu son aide au Malawi. Les remarques de la mission du FMI au Malawi seront analysées en mai pour que cette institution prenne une décision finale.