Les Organismes Génétiquement Modifiés le sont pour avoir de nouvelles caractéristiques phytosanitaires (résistance aux insectes, herbicides, maladies et bactéries) ou physiologiques (résistance à la sécheresse, à la salinité, au froid) ou encore chimiques (quantité et qualité de la teneur en amidon, protéines, huiles). Les débats, scientifiques, économiques, politiques et sociaux sont très vifs quant à l’utilisation des Organismes Génétiquement Modifiés. D’un côté, les OGM exposeraient le monde à des risques sanitaires tels que les allergies et la résistance à des antibiotiques et ils seraient également une menace pour l’environnement et plus particulièrement pour la biodiversité. De l’autre, les OGM seraient une solution aux problèmes de la faim, par des productions agricoles en qualité et en quantité, face à une population mondiale sans cesse croissante. C’est cette raison humanitaire qui est souvent utilisée pour expliquer l’entrée des aliments transgéniques sur le continent africain.
Depuis quelques décennies, l’Afrique subsaharienne connaît des crises alimentaires à répétition qui ont des causes naturelles (sécheresse, invasion de criquets) ou humaines (guerres civiles ou ethniques). On peut ajouter à ces causes les taux élevés de VIH/SIDA en Afrique australe par exemple.
Une poignée de grandes entreprises détiennent le monopole technologique et financier sur les OGM. Et souvent elles ne visent que des intérêts commerciaux. Cette stratégie commerciale ne correspond pas forcément à l’agriculture africaine qui est en grande majorité familiale et dispose de faibles revenus. La solution aux problèmes de sécurité alimentaire pourrait ne pas du tout impliquer les OGM. Depuis quelques années, le mouvement paysan africain s’est beaucoup consolidé et cherche plus à défendre les intérêts des agriculteurs face aux industries agro-alimentaires. L’émergence de marchés agricoles qui cherchent à valoriser des pratiques agricoles moins intensives ainsi que les connaissances traditionnelles constitue une vraie opportunité pour les paysans africains. Une manière d’avoir en quantité une production de qualité par les moyens traditionnels et dans le respect de l’environnement.