Un décret présidentiel vient d’instituer ce mardi au Cameroun une taxe de 3% du chiffre d’affaires annuel pour les opérateurs de télécommunications. En effet le gouvernement camerounais par le biais de son ministère des Postes et des Télécommunications a ouvert un compte à la Banque qui recueillera cette taxe annuelle destinée à alimenter un Fonds spécial des télécommunications mis en place lors des réformes de 1998 qui avaient permis la libéralisation du secteur. Ainsi cette nouvelle taxe remplacera celle de 2%, qui servait à alimenter le Fonds spécial d’affectation logé au ministère des Finances. Le Cameroun disposant encore d’un réseau de couverture télécom très restreint, le Fonds spécial des télécommunications alimenté par cette nouvelle taxe, servira donc à développer le secteur en portant les services de télécommunications dans les zones où, du fait de la recherche de profits, les opérateurs ne vont pas. Ainsi donc les zones rurales où les marges bénéficiaires sont faibles, voire inexistantes seront désormais sous couverture. En outre ce Fonds permettra également au gouvernement de s’acquitter, lorsque celles-ci concernent les technologies de l’information et de la communication, des contributions dues aux organisations internationales. Une réforme qui pourrait donner un nouvel élan au secteur des Télécom camerounais si tous les opérateurs s’acquittent régulièrement de leur taxe. D’ailleurs à cet effet, le conseil d’administration du régulateur des télécommunications est chargé de s’assurer que les opérateurs versent effectivement la somme requise au compte ouvert pour l’occasion.
Toutefois il faudra compter sur l’honnêteté et le devoir de citoyenneté de chaque opérateur pour la déclaration de son chiffre d’affaires. Le conseil d’administration prenant le problème très au sérieux a le pouvoir même d’ordonner un audit en cas de doute sur le montant déclaré par un opérateur.