Le premier ministre Zimbabwéen Morgan Tsvangirai a rassuré les banques étrangères de son soutien quant au projet de nationalisation initié par certains cadres de la mouvance présidentielle. Il a jugé d’anticonstitutionnel la déclaration du ministre de l’indigénisation donnant aux banques étrangères, aux hôtels et aux écoles privées un délai d’une année pour renoncer à leurs parts majoritaires au profit des zimbabwéens noirs. Ces mesures devraient toucher particulièrement la Stanbic bank d’Afrique du sud ainsi que les banques britanniques Barclays et Standard Chartered. Pour le premier ministre, l’indigénisation va éroder la confiance des investisseurs dans le pays, qui peine à sécuriser l’investissement après plusieurs années de déclin économique. Morgan Tsvangirai a déclaré que l’économie zimbabwéenne commence juste à reprendre des couleurs après une décennie de crise sans précédent. La loi d’indigénisation et de l’émancipation économique entérinée depuis 2007, ne donne pas au ministre de l’indigénisation le droit de projeter l’image d’un gouvernement vorace et désireux de mettre la main sur la quasi-totalité des institutions et sociétés installées au Zimbabwe. Par ailleurs les partisans de la politique de la nationalisation accusent les banques Barclays et Standard Charterered de prendre l’argent de l’économie du Zimbabwe et de l’utiliser pour soutenir la déstabilisation du pays. En outre le ministre de l’indigénisation a décidé d’ignorer les protestations du gouverneur de la banque centrale Gideon Gono et celles du ministre des finances Tendai Biti, lui demandant de protéger les banques étrangères contre ce projet très controversé de nationalisation. Il va sans dire que cette ancienne colonie britannique se dirige tout droit vers un bras de fer entre partisans du premier ministre, hostiles au projet d’indigénisation, et ceux du président de la république , qui est à la base de ce programme.