Ces cinq dernières années, l’Inde s’est lancée à la conquête des marchés africains. Sur cette période, les entreprises indiennes ont réalisé 85 acquisitions et prises de participation en Afrique pour un montant total de 16 milliards de dollars. Ces investissements couvrent des secteurs très variés allant de l’énergie aux biens de consommation en passant par l’industrie du ciment ou du textile.
En 2009, la société indienne WACEM investissait plus de 130 millions de dollars dans une cimenterie au Mali. De 800 000 tonnes en 2010, la capacité de production de la cimenterie devrait passer à un million de tonnes en 2012.
En juin 2010, l’indien BAHARTI AIRTEL rachetait pour 9 milliards de dollars les activités africaines du géant koweitien de la téléphonie mobile Zain, faisant ipso facto du groupe le numéro deux de la téléphonie mobile sur le continent africain. Au même moment, un groupe spécialisé dans les produits cosmétiques à bas prix, GOUDREJ CONSUMER PRODUCTS, rachetait le fabricant de savon nigérian TURA dont les produits sont essentiellement commercialisés en Afrique de l’Ouest. Et une des filiales du géant TATA MOTORS, TATA HISPANO, a modernisé la ligne de train Dakar-Thiès. C’est le point de départ d’un investissement de 10 millions de dollars dans une chaîne d’assemblage en vue d’une augmentation de sa production et de ses exportations vers l’Afrique subsaharienne.
Plus récemment encore, en décembre 2010, un des groupes indiens spécialisés dans le textile, ALOK INDUSTRIES a ouvert une usine de filature à Bobo-Dioulasso, la seconde ville du Burkina Faso, dans le but de valoriser la production cotonnière du pays. Cette usine promet de transformer 12 tonnes de fibres par an.
Ces investissements sont depuis quelques temps soutenus par le gouvernement indien qui instaure davantage de négociations d’ État à État avec les pays africains, à l’instar de la Chine.