L’Afrique du sud a perdu près de 900 millions d’euros à cause de la crise sociale qu’elle traverse ces derniers temps. La vague des grèves observée dans le secteur minier a en effet mis en danger l’économie nationale. En plus, l’agitation sociale dans les mines se double d’un conflit, plus traditionnel mais tout aussi violent, qui affecte les transports routiers sud-africains depuis plus de deux semaines. Les investisseurs qui avaient montré beaucoup d’intérêt pour les mines sud-africaines, ont perdu confiance à ce secteur. Le gouverneur de la banque centrale a peur que la situation s’accentue et que les fuites des capitaux deviennent incontrôlables. Par ailleurs, le rand (monnaie sud-africaine) a atteint son plus bas niveau depuis trois ans face au dollar, traduisant de ce fait la détérioration du climat des affaires. Les inquiétudes sociales en Afrique du sud sont également à l’origine du ralentissement de la croissance et de l’augmentation du chômage. Le Fonds Monétaire International pense que la première puissance africaine connaîtra une croissance de 2,6% en Afrique du Sud cette année et d’un peu plus de 3% l’année prochaine. A en croire les experts de l’institution de Bretton Woods, ses taux ne pourraient pas créer les emplois dont le pays a besoin. L’Afrique du sud devrait adopter des comportements qui créent la confiance en ses institutions sociales et économiques pour rétablir la situation. Des actions visant à honorer les revendications des grévistes du secteur minier doivent donc être étudiées pour estomper le climat d’incertitude dans l’économie nationale. L’agence de notation de Moody’s a récemment dégradé d’un cran la note souveraine de l’Afrique du sud pour la maintenir à Baa1.
Moody’s justifie son action par le déficit de la balance commerciale de la Nation arc-en-ciel et par l’impuissance du gouvernement face aux difficultés économiques. Un ralentissement de l’afflux de capitaux étrangers augmenterait les frais d’emprunt et maintiendrait le budget de l’Afrique Sud sous pression.