Les résultats du recensement effectué l’année dernière en Afrique du Sud ont été publiés hier mardi. Presque deux décennies après l’apartheid, la disparité raciale en termes de revenus demeure toujours flagrante.
Selon le dénombrement démographique, la nation arc-en-ciel abritait 51,8 millions d’habitants en 2011. Ainsi, depuis 2001, soit dix ans avant ce dernier recensement, 7 millions d’âmes s’y sont ajoutées. Bien entendu, la population est dominée par les Noirs : 8 sur 10 sud-africains sont de cette race. Par contre, il n’y a qu’un seul Blanc sur 10 sud-africains. Les Métis et les Indo-asiatiques constituent la majorité du reste. A l’époque, le revenu moyen annuel des foyers noirs équivalait à 60 613 rands (6 750 dollars américains). Ce qui a marqué une augmentation de 169 % comparé à l’an 2001. Bien que ce soit un fait encourageant, il est quelque peu effacé par le revenu moyen d’un ménage blanc. Celui-ci est de … 365 134 rands (40 700 dollars américains) sur la même période. Sur cette base, les Blancs gagnent environs six fois mieux leur vie que les Noirs. Ces derniers vivent même plus modestement que les Métis et les Indo-asiatiques. Par ailleurs, deux millions de personnes – quasiment toutes issues de la communauté noire – habitent les townships jusqu’à présent. La même race est aussi la plus touchée par le manque d’emploi : 50 % des noirs sont chômeurs alors que seuls 10 % sont dans cette situation.
Elément satisfaisant pour les Noirs à l’issue de ce recensement, c’est l’augmentation de l’acquisition d’un logement. De 2001 à 2011, plus d’un millions de ménages noirs ont accédé à la propriété. Actuellement, l’Afrique du Sud chiffre à 4,9 millions de noirs sur les 6 millions de propriétaires qu’elle compte. Les démographes ont également noté l’émergence d’une véritable classe moyenne noire. Bien maigre consolation.