Bujumbura s’engage dans une nouvelle campagne pour lutter contre la baisse de la production nationale en café. En effet, le pays entend relancer sa production et revenir progressivement à son âge d’or, quand il produisait encore plus de 35000 tonnes chaque année. L’annonce a été faite par l’Arfic, autorité de régulation du café, en précisant qu’une grande partie des fonds pour financer ce plan de soutien, proviendrait d’organismes internationaux. La création de la fondation kahawatu va dans le même sens, et prévoit outre, la formation des agriculteurs nationaux à des techniques modernes de fertilisation. Aujourd’hui la production annuelle du pays est très volatile, elle oscille entre 12000 et 25000 tonnes selon que les saisons sont difficiles ou fructueuses. C’est depuis plus de 32 ans que la situation s’est progressivement dégradée. Le cap que vient de se fixer l’Arfic est celui de produire au moins 30000 tonnes par an les saisons à venir. Au delà de l’aspect technique et du sérieux dans la production nationale, une des principales raisons de cette baisse de production reste la désertion des agriculteurs qui s’orientent de plus en plus vers d’autres cultures pour des raisons de rentabilité. L’arriver de ces financements extérieurs permettra de dynamiser la filière et soutenir sa compétitivité en termes de rendement par rapport aux produits actuellement en vogue dans le secteur agricole du pays. Des producteurs de l’Etat se sont également pleins en affirmant que même le gouvernement avait du mal à les payer et qu’il s’était relativement désengagé de la filière. Pour réussir à arrêter l’hémorragie, les autorités vont devoir trouver des moyens incitatifs pour maintenir les agriculteurs dans la filière, de peur que celle-ci ne s’effondre irrémédiablement. Rappelons que la filière café représente plus de 75% des exportations du pays et demeure donc sa principale source de devise. Aussi, le Burundi est un pays principalement tourné vers l’activité agricole et l’élevage, sa population en dépend à plus de 90%.