Depuis quelques temps, le gouvernement du Botswana a décidé de taxer sensiblement le blé importé pour protéger la production locale qui n’arrive pas à être compétitif. La taxation a été fixée à 15% et conduit à une surélévation des prix du blé en provenance du voisin sud-africain qui a longtemps fait la joie des boulangers botswanais. Depuis, les boulangers locaux et les meuniers sud-africains expriment leurs mécontentements. Cependant les meuniers exerçant sur le territoire national demandent le maintient de la taxe au risque de pénaliser l’industrie de production locale et induire d’autres problèmes à caractères sociaux. En effet, si le blé importé est plus accessible sur le marché que le blé produit au Botswana, la production de ce dernier va fortement chuter avec pour conséquences des nouveaux chômeurs sur le marché de l’emploi. Deux meuniers détiennent aujourd’hui près de 85% du marché de production botswanais, il s’agit de Milling Blux et Bokomo Botswana. Les deux industriels tirent la sonnette d’alarme et affirment que les conséquences d’une suspension de la taxe affecteront d’autres secteurs tels que le camionnage ou l’élevage. Ils affirment également qu’il faudrait peut-être augmenter la taxe au lieu de la supprimer. Pour les experts, les deux cas de figure ont des conséquences sociaux-économiques sur la population. Avec cette taxation, c’est le consommateur final et le petit distributeur qui paient la note. Les confiseries, les produits boulangers et tout autre produit à base de blé verront leur prix augmenter. Une solution pour satisfaire à la fois aux producteurs et aux consommateurs du pays serait pour l’Etat, de supporter le coût supplémentaire à travers une subvention du secteur plutôt que d’appliquer une taxe à l’importation.
Cette solution génère un cout supplémentaire pour l’Etat, mais elle a le mérite d’éviter la grogne sociale tout en préservant les échanges commerciaux qui pourraient souffrir d’une réciprocité sur d’autres types de produits que le Botswana exporte.