Sur les 30 dernières années, la population zimbabwéenne a connu une croissance de 67%, passant de 7,8 millions à 13 millions d’habitants. Ces chiffres proviennent de l’agence zimbabwéenne des statistiques qui vient de publier les résultats du dernier recensement. Les femmes restent plus nombreuses avec une proportion de 100 femmes pour 93 hommes. Pour les opérateurs économiques, cette donnée pourrait orienter l’offre des biens et services vers des produits destinés au genre féminin. Ces données ne tiennent pas compte des Zimbabwéens résidant à l’étranger, évalués aujourd’hui à plus de 3 millions. Selon les analystes, le rapport de cette croissance démographique à l’évolution économique sur la même durée reste peu flatteur. En effet, en 3 décennies, la croissance du PIB zimbabwéen n’est que de 15%, allant de 8,5 à 10 milliards de dollars. Il convient cependant de signaler que plusieurs fluctuations ont ponctué l’évolution du PIB entre les deux pics. Par ailleurs, le pays se relève d’une longue période difficile où son PIB avait touché des minimas de l’ordre de 4,5 milliards. En observation depuis quelques années, le Zimbabwe affiche progressivement des résultats macroéconomiques encourageants. Le taux d’inflation en fin d’année est tombé à 2,99%, bien loin des 2000% qui ont scandalisé l’opinion durant la dernière crise. L’agence nationale de Statistiques pense que la stratégie du gouvernement visant à restaurer la stabilité du cadre macroéconomique va bon train. Dans la même optique, les économistes du pays sont convaincus que cette amélioration de l’inflation traduit un regain de l’activité économique du pays. Néanmoins, la communauté internationale reste prudente face à la politique ultranationaliste que prônent certains hauts cadres du pays. Le président Mugabe a lui-même déclaré qu’il était favorable à une nationalisation massive dans le secteur minier. Il y a 2 ans déjà, le pays avait adopté un texte appelé « loi de l’indignation », qui obligeait toute compagnie étrangère à céder 51% des parts à des nationaux noirs.
L’homme fort du pays expliquait que cette décision avait pour objectif de lutter contre les inégalités entre les noirs et les blancs du Zimbabwe. Son premier ministre et principal adversaire politique, Morgan Tsvangirai, reste tout de même opposé à cette politique et pèse de tout son poids pour éviter son application. C’est d’ailleurs la présence du pôle modéré, mené par le chef du gouvernement, qui harmonise les relations politiques et économiques avec l’Occident.