Les syndicalistes mauriciens continuent leur lutte pour la protection des droits des travailleurs. Le dernier coup de force réalisé a été le report d’un projet de loi qui voulait apporter des changements dans le monde du travail. Pour les syndicalistes, deux des lois proposées allaient réduire les droits des travailleurs en renforçant la marge de manœuvre des patrons. En effet, le document prévoyait des restrictions sévères à l’exercice du droit de grève et une quasi-dilution des syndicats. Le Conseil des Syndicats (CDS) a vite réagi, mobilisant ses membres pour le blocage du projet de loi. Les manifestations ont été d’une ampleur qui a conduit à des arrestations de 21 membres du Conseil syndical. Le ministre a annoncé qu’il donnait du temps aux syndicalistes pour soumettre une contre-proposition sur base de laquelle les négociations pourraient se reposer. La proposition de loi ne sera plus présentée au parlement cette année. Pour le représentant de l’exécutif, il ne s’agit pas d’une dissolution des syndicats mais d’une mise en avant du travailleur en tant que premier responsable et défenseur de sa condition. Les représentants syndicaux n’ont pas tardé à soumettre une première ébauche de contre-proposition aux amendements qui posent problème. Les compromis trouvés jusque là vont apporter un répit momentané avant le début du deuxième round. Ce bras de fer tombe mal pour un pays ayant présenté un bilan économique peu flatteur pour l’année en cours.
Selon une étude menée par la chambre de commerce et de l’industrie mauricienne (CCIM), 23% des entreprises sondées parlent d’une dégradation du climat économique et 60% des patrons sont convaincus qu’aucune évolution n’est à attendre l’année prochaine. Seuls les secteurs des services et particulièrement du tourisme qui semblent afficher des perspectives positives avec une hausse de 1,8% sur le trimestre. L’île Maurice a été la septième destination touristique en Afrique pour l’année qui s’achève.