L’annonce est finalement tombée, Maputo vient d’officialiser la volonté du gouvernement sur la revisitation des contrats conclus avec les multinationaux exerçants sur le territoire mozambicain. L’objectif visé est d’équilibrer les profits entre l’Etat du Mozambique et ses partenaires, particulièrement dans les secteurs minier et gazier. Au sortir de la guerre il y a 20 ans, les autorités mozambicaines s’étaient engagées dans l’exploitation industrielle des ressources minières et gazières qui, à l’époque déjà, étaient prometteuses. Aujourd’hui, après plusieurs années d’exploitation effective, il apparaît clairement que les principaux contrats étaient léonins, au détriment de la population. Plusieurs institutions et organismes aussi bien internes qu’externes ont longtemps décrié cette situation sans que les gouvernements qui se sont succédé ne réagissent conséquemment. Parmi les plus grands bénéficiaires de ces contrats figurent le géant brésilien Vale et l’anglo-australien Rio Tinto. Pour les observateurs, une meilleure répartition de parts permettrait au gouvernement d’obtenir beaucoup plus de revenus et assurerait une meilleure redistribution des richesses nationales. À la première loge des critiques, siège le Fonds Monétaire internationale. L’institution de Bretton Woods a plusieurs fois appelées à la renégociation des contrats, dénonçant une croissance de PIB (7%) sans impact sur la pauvreté dans le pays. Selon le ministère du plan et du développement, les renégociations des contrats ne toucheront pas les plus récents qui s’inscrivent déjà dans les normes visées. Seuls les accords datant des périodes où le gouvernement négociait en position de faiblesse seront revus. Aujourd’hui encore, l’économie du Mozambique repose essentiellement sur l’agriculture, malgré une bonne croissance tirée par des ressources minières et énergétiques non-négligeables. L’importance de cette redistribution est d’autant plus urgente que le pays est classé aujourd’hui parmi les plus pauvres du monde. Pour ce qui est de l’indice de développement humain, le Mozambique occupe la 184ème place sur 187 pays évalués.