Le gouvernement tanzanien disposera encore un moment des stocks d’ivoires d’éléphants qu’il comptait vendre en fin de l’année dernière. Les autorités du pays n’ont pas donné d’explication claire du revirement et ont simplement retiré la demande déposée précédemment auprès de la convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore menacées d’extinction (CITES). Officiellement, le pays a annoncé qu’il ne serait pas en mesure de remplir toutes les conditions nécessaires au levé d’embargo imposé depuis près de 23 ans, dans le but de lutter contre le braconnage. Ces réserves sont constituées depuis plus de 20 ans et sont évaluées à 101 tonnes, soit l’équivalent des défenses de près de 10.000 éléphants. D’après les estimations initiales, le pays comptait céder le stock à environ 55 millions de dollars. Par ailleurs, la demande de la Tanzanie avait suscité une forte animosité d’autres pays détenteurs de réserves d’ivoire. Certains d’entre eux avaient également déposé des contre-propositions, demandant expressément à la CITES de n’accorder aucune dérogation. En plus de mettre en danger la population des espèces animales disposant de défenses en ivoire tels que l’éléphant, le commerce d’ivoire sert à financer l’activité de certains groupes armés sur le continent africain. Un rapport des nations unis pointe du doit l’armé de résistance du seigneur (LRA) dans le cadre de braconnage en Ouganda. Pour les experts un travail en amont ne suffit pas, il faudrait également mettre des mécanismes en avale, à savoir annuler la demande de consommation d’ivoire à travers le monde pour en finir avec ce trafic.
A ce jour, le premier débouché de ce trafic serait la Chine, et Pékin ne met pas suffisamment de moyen pour boucler son marché. Bien que le trafic persiste, la surveillance est de plus en plus renforcée et les résultats sont visibles. Sur les 5 derniers mois, plus de 6 tonnes d’ivoires ont été saisis à Mombassa, Hong-Kong et au Kenya, pour une valeur totale de plus de 5 millions de dollars.