L’industrie de la chasse zambienne traverse actuellement une période difficile. Il y a quelques semaines déjà, le ministère du tourisme et des arts avait annoncé la suspension de certains permis de chasse pour cause d’abus d’exploitation. Selon le ministre, les abus étaient graves au point de menacer l’existence de certaines populations animales. L’interdiction concerne particulièrement les grands félins menacés d’extinction. Les grands félins font parti du patrimoine touristique du pays, leur disparition porterait un coup fatal au tourisme. Le secteur touristique rapporte au pays quelques centaines de millions de dollars, bien plus que les 3 millions de dollars que rapporte la chasse. La décision ne répond donc pas que d’un attachement à la faune, mais aussi à un besoin financier. Outre la suspension des permis, plusieurs licenciements de cadres de l’Autorité zambienne de la faune sauvage (ZAWA) ont eu lieu . Les raisons officielles des licenciements sont liées à des irrégularités présumées dans des offres de concessions de chasse. Pour la presse locale, ces irrégularités sont d’autant plus sérieuses que les sanctions ont également touchées le plus haut fonctionnaire de la ZAWA. Les experts soulignent la complexité de la question vu la nature même de l’activité qui non seulement menace de disparition de certaines espèces mais aussi prête facilement à des glissements vers l’illégalité.
La décision prise par Lusaka fait d’une pierre deux coups, elle montre d’abord l’importance que le pays veut accorder au tourisme ; aussi, elle se présente également comme une opération de communication visant à encourager les touristes à garder la Zambie sur leurs listes de destination. Par ailleurs, la Zambie n’est pas le seul pays de la région à avoir pris de telles résolutions ; son voisin le Botswana est déjà sur cette lancé. Selon les estimations de Gaborone, cette mesure permettra de porter à 12% la part du tourisme dans le PIB nationale.