Le magazine satirique «Charlie Hebdo» a pris pour cible dans un récent article, le groupe français Vivendi l’accusant d’être au service des renseignements (DGSE) français sur le front malien.
En moins de 48 heures après la publication de l’article incriminé, Vivendi, actionnaire majoritaire dans sa filiale Maroc Telecom qui elle-même est actionnaire dans l’opérateur malien SOTELMA, a émis un démenti formel contre de telles allégations et menace même de poursuivre en justice la publication et tous ceux qui sont derrière.
Dans un communiqué publié dimanche sur son site web, Vivendi dément « avec la plus grande fermeté les allégations contenues dans l’article +Les grandes oreilles de Vivendi au Mali+ publié par le magazine satirique Charlie Hebdo le 6 février ».
L’auteur de l’article incriminé affirme par ailleurs, que le groupe Vivendi se verrait « contraint de geler la vente de sa filiale marocaine de téléphonie, indispensable pour mettre les islamistes d’Aqmi sur écoute ».
Le groupe Vivendi qui déclare n’avoir reçu aucune consigne de l’Elysée aux fin de geler provisoirement la vente de ses parts (53 %) dans Maroc Telecom, précise que le processus de cette probable cession suit son chemin, et que des discussions sont engagées avec plusieurs partenaires potentiels.
Des commentateurs basés à Paris voient mal comment le chef de l’Etat ou le gouvernement français pourrait-il intervenir auprès d’un groupe privé pour lui dicter sa feuille de route ni encore moins, comment peut-il lui demander de prêter ses services à un établissement public aussi sensible que la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) ?
Ces analystes soupçonnent l’un des concurrents de Vivendi et sa filiale Maroc Telecom d’être derrière la publication de cet article tant la cession des parts de Vivendi constitue une affaire de gros sous.
Pour plus de précisions, le groupe français exclue toute relation d’affaires entre Nicolas Sarkozy et le groupe Vivendi ou ses filiales, comme le laisse entendre le magazine.
Contrairement aux informations véhiculées par le magazine Charlie Hebdo, ajoute Vivendi, le premier opérateur téléphonique au Mali n’est pas Maroc Telecom mais l’opérateur français Orange qui détient 60% des parts du marché malien. Le groupe précise également que sa filiale Maroc Telecom n’est présente ni au Niger ni au Cameroun comme le prétend le journal.