Dans l’ombre de la Chine, l’Inde prend une place de plus en plus grande dans les rapports économiques que le continent africain entretient avec l’étranger. Avec une croissance de plus de 7% en 2009-2010, une prévision de hausse de son PIB de 9% en 2011-2012 et une croissance à deux chiffres envisagée à partir de 2013, l’Inde est tournée vers l’Afrique qui détient des ressources vitales pour son économie.
L’Inde dépend à 75% de l’étranger pour ses approvisionnements pétroliers contre 52% pour la Chine. Et sa demande en hydrocarbures devrait augmenter de 40% dans les dix prochaines années. Pour assurer son développement industriel, l’Inde cherche à assurer son approvisionnement énergétique et incite ses sociétés pétrolières à accélérer leurs investissements et acquisitions à l’étranger, particulièrement en Afrique. Ainsi, l’ONGC (Oil and Natural Gas Corporation) a conclu en 2010 des accords d’investissement de 359 millions de dollars avec le Nigéria. Et en Angola, elle a proposé de racheter pour 2 milliards de dollars les 25% de prise de participation dans un champ pétrolier du géant américain ExxoMobil. Cette dernière transaction serait un bond en avant dans la course indienne avec la Chine pour le pétrole africain.
Tout comme la Chine, l’Inde ne compte pas se limiter au pétrole. Au Sénégal, elle a récemment décidé de recapitaliser la société qui était son principal fournisseur en phosphate. Elle est de loin le premier consommateur mondial d’or. Et ses progrès rapides dans les secteurs du bâtiment et des transports laissent envisager une future augmentation de ses importations de matières premières. Et depuis 2004, l’Inde s’est aussi mise à importer beaucoup de coton et un peu de blé. Elle s’est également lancée dans la construction et la rénovation des infrastructures, ainsi que dans le prêt d’argent aux nations, comme à l’Angola à qui elle a avancé 70 millions de dollars.