La récente attribution de la gestion du second terminal à conteneurs (TC2) du Port d’Abidjan au consortium de Bolloré AfricaLogistics (BAL) continue à faire couler beaucoup d’encre. La parution d’un document classé confidentiel remet en question la validité de cette opération.
Depuis le mois dernier, Bolloré et ses partenaires, Bouygues et APM Terminals, ont officiellement gagné le droit d’exploiter le TC2. Aussi, pourront-ils jouir de la concession pendant 21 ans. Au cours de cette période, le consortium entend investir 450 millions d’euros. Pourtant, ces visées risquent d’être mises à mal si certains faits entraient en ligne de compte.
Dans un « rapport d’analyse et d’évaluation des offres financières » détaillé signé Axelcium, le cabinet conseil en charge de la concession du TC, ce dernier a noté une incohérence dans l’offre financière de BAL et compagnie. En effet, le consortium a tablé sur 120 millions d’euros de droit d’entrée assortis de redevances de 22 millions d’euros, et ce pour 896 000 TEU de trafic total, avec 450 000 TEU de trafic en transbordement inclus. Des prévisions qu’Axelcium juge surréalistes et risquées pour la pérennité, voire même la réalisation de l’ensemble du projet.
En réponse, le responsable de la Commission ivoirienne d’ouverture des plis et de jugements des offres a certifié avoir agi dans l’intérêt du pays, et en conformité avec l’avis du président de la République. Des explications qui ont reçu, par voie de courrier, le soutien du Directeur des marchés publics au ministère de l’Economie.
Autant dire qu’Axelcium est loin d’obtenir gain de cause, le cabinet n’étant pas le seul à douter de la fiabilité de cette attribution. Pour cause, le concurrent du consortium vainqueur, CMA CGM, a saisi, par le biais de deux actions judiciaires, le tribunal d’Abidjan et l’Autorité Nationale de Régulation des Marchés Publics (ANRPM). Il espère toujours faire annuler cette attribution.