Entaché de nombreux scandales financiers comme les détournements de fonds, l’incivisme administratif et fiscal, la micro-finance au Cameroun est un secteur à polémique. Afin de pallier aux difficultés auxquelles elle fait face, le gouvernement a entamé, mardi dernier, la mise en place d’une stratégie nationale pouvant permettre de la viabiliser à nouveau.
En effet, bien qu’en plein essor, ledit secteur est confronté à un tel discrédit que son développement en paie les frais. Entre autres, il s’agit du manque de professionnalisme, de l’existence de petites structures de moindre taille qui de ce fait ne facilitent pas leur contrôle. Egalement, le défit de ressource est au nombre des défis que les autorités camerounaises se doivent de relever pour qu’aboutisse la stratégie.
En dépit de toutes ces faiblesses, la micro-finance contribue, selon une source officielle, à 10% du financement de l’économie. Par exemple, en comparant ses chiffres à ceux du secteur bancaire, le constat est que cette dernière se situe à 16% de dépôts bancaires et 15,6% en matière de distribution de crédits.
Ainsi, motivée par un souci d’inclusion financière au bénéfice des populations les plus vulnérables, la stratégie nationale, adoptée par plus d’une centaine de participants au terme d’un atelier de deux jours, propose de « renforcer le dispositif de surveillance et de contrôle et la mise en place d’un mécanisme de sécurisation des dépôts de la clientèle ». Pour ce faire, trois axes d’intervention, à savoir « l’amélioration du cadre réglementaire, institutionnel et juridique ainsi que la professionnalisation de l’offre des services financiers ; la protection des clients et la gestion des performances, enfin, le cadre de mise en œuvre de la stratégie », sont promus avec l’appui technique et financier de certaines institutions internationales comme le PNUD et le FIDA.