Selon le rapport 2013 sur les progrès en Afrique de Africa Progress Panel (APP), les sociétés offshores jouent un rôle majeur dans la corruption et le détournement des richesses nationales en Afrique. A l’instar des autres Etats du continent, la RD Congo fait les frais de la mauvaise gouvernance desdites entreprises.
En effet, le Panel a examiné cinq accords de cession dans les mines congolaises et son verdict est implacable : l’Etat congolais a perdu, entre 2010 et 2012, au moins 1,36 milliard de dollars de recettes du fait de la non transparence des opérations qui ont transité par des sociétés opaques.
A ce jour, conformément à ce rapport de l’APP, les pertes totales desdits accords s’évaluent à plus du double du budget annuel combiné alloué à la santé et à l’éducation en 2012. Autrement dit, chaque citoyen a manqué de bénéficier, dans ces accords, de l’équivalent de 21 dollars, soit 7% du revenu moyen.
La publication d’un tel document ne manque pas de susciter de vives polémiques. D’aucuns, comme Michel Camdessus jugent criminelle l’attitude de ces opérateurs du secteur minier, tandis que d’autres, notamment le Groupe Fleurette par la voix d’un de ses porte-parole, estiment décevant le fait que ce dernier ait publié « des erreurs basiques et des informations sélectives… ».
Ainsi, ces révélations du Panel lèvent un pan de voile sur la manière dont sont gérées les ressources des Etats ; elles montrent surtout l’inégalité dans la répartition des richesses, source indéniable de l’accroissement de la pauvreté.
En résumé, le trafic entre les gouvernants de la RDC et les sociétés offshores, emprunt d’une mauvaise gouvernance, cause des dégâts sans précédent sur l’économie nationale, donc sur les conditions de vie des populations.