Au sortir d’une rencontre qui s’est tenue hier mardi à Yaoundé, un silence total a été observé vis-à-vis de la presse aussi bien par la mission statutaire du Fonds Monétaire International que par les autorités camerounaise. Ce silence serait dû à l’obstination de l’Etat camerounais de ne pas céder aux pressions du FMI par rapport à la levée des subventions des prix des carburants à la pompe.
En effet, comme nous l’avons relevé dans l’un de nos articles, publié hier, depuis de long mois, les institutions de Bretton Woods ont préconisé aux autorités camerounaises de revoir cette politique puisqu’elle n’atteint pas les objectifs qui lui sont assignés. Dans son rapport de mai 2013 sur les perspectives économiques en Afrique au sud du Sahara, le FMI a estimé que ces subventions énergétiques sont coûteuses. Plus encore, elles empêchent la réalisation de dépenses sur des projets sociaux et d’infrastructures dont ces pays ont pourtant besoin.
Dans le cas spécifique du Cameroun, l’institution internationale a jugé que cette opération était inopportune. De source officielle, cette dernière a de ce fait préconisé que les dépenses soient utilisées pour mettre en place des filets qui favoriseront la réduction considérable du taux de pauvreté dans le pays.Mais l’Etat camerounais semble camper sur sa position eu égard à son hésitation dans la mise en pratique de l’option du Fonds Monétaire.A en analyser les raisons, elles seraient plus politiques qu’économiques. En effet, comme nous l’avons aussi évoqué dans notre précédent article, les pouvoirs publics s’étaient sentis fragilisés en février 2008 suite à un soulèvement de la population lié à une hausse brusque des prix des carburants à la pompe.
Pendant que le Cameroun continue à soupeser toutes les possibilités avant de trancher sur la question, le FMI s’impatiente, s’exaspère même. Il ressort de ces faits que les relations entre les deux partenaires n’est pas au mieux de ses formes.