Très prochainement, la Côte d’Ivoire pourrait disposer d’une Bourse des matières premières agricoles, un instrument visant à mettre à disposition des produits agricoles sur l’ensemble du territoire national.
Les avantages d’une telle bourse sont indéniables : la Côte d’Ivoire pourra, par exemple, « faire face aux spéculations diverses et sécuriser la production national », comme l’a expliqué le ministre des Télécommunications et porte-parole du gouvernement, M. Bruno Koné. Cette autorité est d’ailleurs l’un des chefs de file de ce projet, en compagnie de ses homologues de l’Agriculture, des Finances et du Commerce. En clair, une plateforme mobile et interactive sera mise sur pied dans le cadre de cette bourse. Cette manière de travailler, dont le coût reste tout de même une énigme jusqu’à présent, facilitera non seulement toutes les opérations mais les sécurisera aussi. Pour assurer encore plus d’efficacité, le projet profitera de l’expérience et du réseau de l’Office ivoirien de Commercialisation des Produits Vivrières (OCPV).
Présenté comme cela, l’instauration d’une Bourse agricole apparaît comme une initiative porteuse. Mais, en replongeant dans l’histoire de la Côte d’Ivoire, on trouve, dans un passé assez récent, des faits similaires et, également, matière à réfléchir : il s’agit de la Bourse du Vivrier. Celle-ci avait été dirigée, à l’époque, par Simone Gbagbo, l’épouse de l’ancien président ivoirien. Mais, la fameuse Bourse du Vivrier n’avait pas abouti aux résultats escomptés pour ne pas parler d’échec. Un paradoxe puisque la balance commerciale des produits vivriers en Côte d’Ivoire est excédentaire, d’après des données officielles de l’Agence Nationale du Développement Rural (ANADER), soit 15 millions de tonnes de produits vivriers sur une année. Toutefois, le pays reste tributaire des importations alimentaires, comme c’est le cas du riz.