Le Zimbabwe pourrait faire un pas de géant dans la numérisation de sa monnaie dans un futur proche. Après avoir proposé aux consommateurs le service Ecocash qui permet des transactions financières numériques via téléphones potables, l’opérateur de télécommunications Econet envisage d’aller plus loin et pousser le pays vers une substitution du porte-monnaie par le téléphone portable. Déjà, le service Ecocash a rencontré beaucoup de succès auprès de la population et sa demande continue à grimper. Aujourd’hui, c’est en moyenne 200 millions de dollars de transactions qui y circulent par mois. Avec des tels résultats, les dirigeants d’Econet pensent que la transition entre la monnaie papier et la monnaie numérique arriverait plus tôt que prévu.
Le Zimbabwe n’est pas le premier pays à utiliser la monnaie virtuelle et pourtant, tout porte à croire qu’il pourrait bien être le premier pays à la substituer à sa monnaie papier. Pour cause, la sur-inflation qui frappe sa monnaie.
Après une longue crise politico-économique, la monnaie locale a tellement perdu de sa valeur que la plupart des transactions financières, même les plus insignifiantes dans le commerce local se font en dollars. Or, la masse de la devise dollars en circulation dans le pays reste très limitée et le Zimbabwéen ordinaire n’est pas tenté de se promener avec une valise d’argent juste pour acheter une chaussure. Les conditions sont donc réunies pour laisser rapidement fleurir la monnaie.
Cependant, au-delà de l’avantage tactique que semble présenter cette issue, les autorités zimbabwéennes devraient s’assurer de la maitrise complète de cette technologie avant de la laisser prendre le premier rang. Les questions de sécurité sont les premières sur la table de dissection et d’autres encore restent à élucider à l’instar de l’autorité qui produira et contrôlera cette monnaie.