Les autorités zimbabwéennes viennent d’annoncer que de nouvelles monnaies seront dorénavant autorisées en libre circulation et transaction commercial sur son territoire. Il s’agit du yen japonais, du yuan chinois, de la roupie indienne ainsi que du dollar australien. Cette décision laisse les observateurs perplexes étant donné que les implications d’une telle décision sur le long terme ne sont pas bien maîtrisées. Depuis plusieurs années, le pays a perdu le contrôle de la monnaie qui reste, pourtant, une des propriétés régaliennes de l’Etat, lui permettant d’impacter directement l’économie nationale. Ce levier avait été perdu quand l’inflation de la monnaie nationale avait atteint son record jamais égalé de 231000000%. Pour sortir de la spirale inflationniste, les autorités avaient alors laissé libre cours à l’utilisation du dollar comme monnaie de transaction commerciale interne.
Le dollar étant une devise internationale dont la production et la gestion ne dépendent pas de Harare, l’inadéquation entre la masse de dollars circulant sur le marché et la masse de dollars dont le marché aurait besoin, étaient une évidence. La quantité de dollars disponible en Zambie est proportionnelle à ses exportations ainsi que son tourisme. La pénurie du dollar se présentait alors avec ses toutes ses insuffisances. Pour pallier ce dysfonctionnement monétaire, le pays a décidé cette multiplication de devises sur le marché local. Selon les autorités, cette décision encouragerait également les investissements, particulièrement ceux des pays utilisant ces monnaies.
Sur un plan pratique, la transition sera relativement difficile et les acteurs des secteurs économiques, même les commerçants les plus insignifiants devront rester au fait des cours pratiqués entre les différentes devises. En plus, celles -ci sont très fluctuantes au quotidien et ne dépendent pas du pays. En plus, d’autres monnaies africaines circulent dans le pays à l’exemple du rand sud-africain.