Au Rwanda, la culture du pyrèthre est remise au goût du jour et ne cesse de gagner en ampleur, tant sur le plan de la main d’œuvre utilisée, de la quantité produite que des revenus qu’elle rapporte.
Le secteur agricole représente un tiers de l’économie rwandaise et repose essentiellement sur le thé et le café. Mais, la production de pyrèthre est en plein essor ces dernières années. Selon la Société du Pyrèthre du Rwanda (SOPYRWA), la production nationale est passée de 200 tonnes en 2009 à environ 1.300 tonnes en 3013. Sur la même période, les recettes tirées de cette culture ont aussi augmenté de façon vertigineuse et sont passées de près de 678 millions de francs rwandais (environ 1 million de dollars) à plus de 4,7 milliards de francs (environ 7 millions de dollars).
En relançant la production de cet insecticide naturel, le Rwanda a réussi une diversification de son économie dans le souci du respect de l’environnement. Selon les propos de M. Jérôme Mureramanzi, chargé de production à la SOPYRWA, les exportations du pyrèthre rapportent aujourd’hui un revenu additionnel à quelque 37.000 fermiers et des devises étrangères considérables à l’Etat.
Pourtant, la production du pyrèthre a bien failli disparaître du paysage économique rwandais. Introduite lors de la colonisation belge en 1936, la culture de cette plante a été laissée à l’abandon après le génocide de 1994 avant d’être relancée dans les années 2000. Le pyrèthre est cultivé pour ses fleurs aux vertus insecticides, secrétant une molécule qui attaque le système nerveux des insectes nuisibles. Mais c’est une plante très exigeante. Elle pousse à au moins 1.800 mètres d’altitude et ne tolère que des nuits froides, avec des précipitations élevées. Au Rwanda, elle est donc cultivée dans la région montagneuse au nord du pays près de la République Démocratique du Congo et de l’Ouganda.