La Compagnie Paladin Africa Ltd vient d’annoncer qu’elle suspendait la production de sa mine d’uranium Kayelekera au Malawi. Pour cause, une dépression soutenue du prix de l’oxyde d’uranium sur le marché.
Depuis l’accident de Fukushima au Japon, le secteur de l’uranium a rencontré beaucoup de difficultés. Malgré une ou deux bouffées d’air sur les 2 dernières années, le cours reste bas et la tendance n’annonce pas clairement le bout du tunnel. D’après les dirigeants de Paladin Energy, la production sur le site de Kayelekera a avoisiné sa capacité nominale au cours des 12 derniers mois. Pour limiter les risques, la compagnie a déployé des programmes de réduction de coûts qui ,pourtant, n’ont pas réussi à générer des bénéfices.
C’est pourquoi, la compagnie a opté pour la stratégie de l’observation. Avec le cours actuel de l’uranium sur le marché, continuer la production signifie travailler à perte et même pour l’Etat cela signifie moins de recettes. Ainsi, les dirigeants ont-ils évoqué « l’intérêt suprême de la compagnie ainsi que celui de l’Etat » pour mettre une pause à la production. Vendre actuellement, reviendrait à dilapider les ressources naturelles du pays et tourner à perte pour l’entreprise. La mine de Kayekelera est désormais mise en régime d’entretien et de maintenance en attendant le retour des cours de prix pouvant générer des bénéfices. Pour les travailleurs de la mine, c’est un chômage technique qui pointe, sans fixer le délai de reprise.
Selon les analystes, le temps de l’uranium est loin d’être terminé. Malgré cette situation difficile, les prévisions annoncent une demande annuelle supérieure à 100.000 tonnes d’ici 2030 contre 65.000 tonnes actuellement. En plus des 432 réacteurs en activités, 68 sont en construction. Un redémarrage particulier est également attendu au Japon où seulement quelques centrales sur les 50 sont en activité.