Le président de la République du Sénégal, Macky Sall, a livré au journal Le Monde son analyse afférente aux défis de son pays ainsi que la démarche à entreprendre pour changer le cours des choses. Pour le chef de l’Etat, « la première chose à faire est avant tout de marquer une rupture avec les anciennes manières de gouverner, mais aussi dans la mobilisation des ressources du pays ».
Selon lui, « il est impossible d’amorcer une émergence économique dans l’état actuel où le Sénégal fonctionne. Le pays consomme plus qu’il ne produit, la partie la plus importante du budget de l’Etat est employée pour assurer les dépenses de fonctionnement, ne laissant qu’une maigre portion pour les projets d’investissements et de développement, d’où la nécessité, sinon l’urgence d’inverser la tendance ».
C’est ce que lui et son gouvernement s’attellent à faire, notamment à travers le Plan Sénégal émergent. Celui-ci se résume en trois points essentiels, à savoir l’accroissement des capacités productives du pays, la bonne gouvernance, le développement du potentiel humain. Macky Sall est revenu sur certaines actions engagées depuis le début de son mandant présidentiel, en vue de renforcer la bonne gouvernance et instaurer un climat de transparence et de crédibilité dans la gestion du pays, en faisant allusion aux poursuites judiciaires qui ont été engagées contre des personnalités soupçonnées de détournement de fonds publics.
Les défis sont aussi d’ordre géostratégique. Le Sénégal fait figure d’un pays de stabilité au Sahel, mais les efforts doivent être constamment déployés pour contrecarrer le risque djihadiste dans cette région. Cela passe par la coopération et l’échange d’informations avec les partenaires.
Toutefois, le président sénégalais a souligné aussi l’importance du chômage et de la pauvreté avec l’émergence des mouvements radicaux. C’est pourquoi il s’est engagé à mettre en place des politiques d’emploi et d’insertion de la jeunesse.